bonsoir Christian,
Je tenais à vous contacter concernant le mémoire.
La première raison, évidente selon moi, concerne mon intérêt, que j'ai choisis d'approfondir à l'occasion du mémoire, pour la parole poétique.
La seconde est centrée sur mon désir de profiter de cette occasion pour continuer le graphisme auquel nous avons pu, avec vous, être familiarisé.
En effet, et cela explique ma prise de contact assez tardive avec vous, je souhaitais préciser un sujet qui m'intéresse particulièrement mais que j'ai mis du temps à pouvoir définir.
Je tenais ici à vous faire part des différentes étapes qui ont précédés ma décision finale d'arrêter mon sujet sur l'axe que je vous développerais plus bas, et qui peut-être pourra vous intéresser.
Dans un premier temps, interrogeant mon travail, je me suis aperçue d'une volonté, à l'oeuvre chez moi, de dire le merveilleux, la magie derrière la quotidien. A cette fin, les ombres et reflets forment des motifs récurrents dans mon travail plastique. Poussant la recherche un peu plus loin, j'ai pu découvrir, au fil de mes lectures que ces deux formes faisaient références aux notions d'apparition et de disparition…
Cependant, plus que de parler de notions, c'est de cette difficulté à dire la fragilité et la puissance de l'immédiateté, que ce qui apparait est entrain de disparaître, qui me préoccupe. Et c'est bien cette recherche, celle de la Présence, comme la nomme le poète Yves Bonnefoy, qui m'intéresse particulièrement.
Ainsi, je souhaiterais établir mon mémoire sur cette base là; "la quête de la Présence chez yves bonnefoy" afin de mieux comprendre les enjeux de la poésie contemporaines et plus généralement d'une partie de l'art contemporain.
Ce sujet me permettrait de faire le lien entre divers penseurs et artistes entre lesquels je sens un lien, une unité.
Pour être brève, je les citerais promptement:
Merleau-ponty
Cézanne
Gaston Bachelard
P.Soulages
Penone
et autres poètes ( C. Bobin, J. Mambrino (que vous m'avez fait découvrir, pour qui la "Présence" serait sous ces mots "Incarnation" ), Mallarmé, T. transtörmer )
(et le Sud de la France ainsi que le Japon)
Ce sont là des premiers indices pour vous faire entendre l'esprit qui m'anime dans ce mémoire.
C'est assez difficile de cerner un sujet de mémoire, et j'espère avoir été suffisamment claire et précise concernant mon choix. J'espère que vous serez disponible pour m'accompagner dans ma recherche. En attendant des commentaires de votre part, je vous souhaite une bonne fin de week-end. Sincèrement,
Pauline
À l'instant même la parole prononcée,
raison du songe d'ores et déjà disparaît.
Maintenant est même l'écho du silence,
souffle dans le murmure des filins et se tait
Et je pourrais ramener,
mouiller les pierres à la Présence:
Que le sommeil après la vague, dans leur éclat apparaisse
noir. Et les pierres, le temps du soleil
appellent l'écume pour les emmener:
À hauteur du voyage, à hauteur de reflet,
Nul ne verrait rien,
Ô temps de l'absence
Reviens vite parole de la rive.
Et résonne encore, attente de l'entendre.
Que l'écoute, dans sa main serrée, donne:
Lointain le voilier,
Une allure de silence
Laisses entrer, parole de l'abri,
le son de la cloche: Ouverte est la fenêtre.
Marques les ombres du jours qui décline,
et les couleurs des feuilles à l'odeur saisonnière:
Ô crépis offre ta peau à la lumière,
est or et argent de tableaux éphémères.
Soudain la houle, dansante et lointaine,
revient invisible,
rencontre la traverse:
Une simple vitre au cadre dormant,
les yeux au-delà de l'Île, bleue de lieux lointains;
d'averses retenues au seuil du foyer.
Les flèches de l'horloge viennent étendre dehors
le temps et l'odeur du linge sur la terrasse.
Homme simple, ralenti ta course de lumière.
Est, au muret de pierre, au coin du layon,
impassible l'espoir des mains dormantes sur ta canne
Qui, bien avant le soir, t'offrira son rayon.
Et encore chanter, parler et rire
de figures envolées au-delà des murs.
Les oranges amères par le vent déchues
servent la fête et les histoires des vieux;
immobiles depuis leur dernier voyage,
au creux du dernier souvenir,
à l'instant parti.
Présence
Présence, l'horizon de l'Être dans la poétique d'Yves Bonnefoy
Dim. 18,5 x 24 cm puis formats variables
Impressions diverses, série limité à 5 exemplaires
en cours de réédition
Juin 2014
ENSAD / Pauline Laurent
Atelier Pierre de Maheas, l'infini,
Mars 2010. Recherches et réalisation d'une action à Dieppe Sous le temoin
d'Alice Maillot et d'Ibrahima Kouyaté.