L'Horizon du téléscope, DNSEP
réalisation 2014-2015
3,5ème dimension /
dimension indéfinie (5)
Bonjour Marc,
Voici donc une présentation de mon projet autour du multiple. Votre exercice des 25 images rejoint une méthode que j'ai mise en place pour ma propre création. Je désirais vous la montrer il y a trois semaines mais vous n'aviez pas l'air disponible. Il s'agit de trois dossiers:
N.O.S.E / APPRENDRE / ANCRER
Ces trois dossiers visent à recueillir, capter: que rien de ce qui ce passe dans l'esprit ne puisse s'égarer.
"Une citation, une piste, un mot, une expérience qui c'était présentée sans être cherchée et dont (on voudrait) conserver cet éclat de hasard qu'on ne retrouve pas."
Concernant ma reflexion autour du multiple, je la simplifierai ici afin de mieux vous faire entendre mon choix. En effet, il s'est concentré sur ce que permet le multiple et que l'oeuvre d'art - dans sa condition monstrative - ne permet pas.
Je me suis très vite arrêtée sur la dimension temporelle. En effet, nous sommes amenés à déployer un art d'évidence et d'empreinte directe, un art immédiat et prégnant, dans la mesure où le temps du spectateur dans le musée ou au sein de la galerie semble être un temps limité, un temps fermé: un temps de passage.
Ce qui m'intéresse dans le multiple, c'est sa dimension d'accessibilité. Celle qui rendra la spectateur possesseur d'un objet qu'il pourra ramener dans un nouvel espace chez lui, un espace personnel répondant à une nouvelle temporalité, peut-être plus profonde car plus particulière.
Le spectateur, face à l'acquisition du multiple, devient libre de passer plus de temps avec l'objet, car l'appréhension de ce dernier n'est plus limité à un lieu. C'est dans cette nouvelle dimension temporelle que j'ai souhaité placer ce travail. Il s'agira, tel que je le conçois actuellement, d'une édition DVD basé sur un travail d'écriture par l'image (vidéo) et par la lettre. C'est dans ce cadre unique du multiple que je pense pouvoir demander au spectateur un temps prolongé de lecture et d'immersion dans l'oeuvre.
Bien sûr, l'objet en lui même répondra à une exigence de qualité propre à l'art:
Choix du papier, choix de la mise en page, choix de la boîte qui pourra être sérigraphie….
Le registre plastique de l'image et la liberté textuel répondront à un positionnement artistique, à une approche plasticienne. J'ai repris contact avec Marylène Négro, que je pense revoir en début de semaine prochaine afin qu'elle puisse m'accompagner dans mon travail vidéo. Cependant, je peux d'ores et déjà vous joindre les quelques parties que j'ai commencé à écrire. Elles sont chacunes accompagnées d'une image, capture de la vidéo qui lui est associée et qu'il sera ici difficile de vous envoyer par mail.
Ainsi donc Marc, je vous joins ces premières lignes en espérant que vous aurez le temps de les lires et de me faire un retour sur ce projet. Sinon, on se voit la semaine prochaine.
En vous remerciant de votre attention,cordialement,
Pauline
* * *
“Je pense que l’erreur que font la majorité des gens... c’est de dissocier la projection, l’ambition, et ce qu’ils appellent la réalité... du coup, ça créer un tiraillement... une sorte de dédoublement, une sorte de schyzophrénie pour le coup qui n’est pas intéressante... généralement, c’est là où... c’est la réalité qui fait naître la projection... après c’est comment tu meubles la projection... le rêve... que tu te comportes dans la réalité... c’est permanent...c’est une directive permanente... les gens dissocient ces deux trucs... du coup, ils perdent les deux.” T.K
Le cadre de départ est celui de Skype. S’échapper, mais où ? Face à la distance, à la séparation, construire un espace pour y projeté le rêve commun. Ici, Un homme pointe un téléscope face à la caméra.
Un nouvel espace s’ouvre. Un horizon et un point rouge, sorte de petite planète perdue dans un au-delà inatteignable, envahissent l’écran.
Plan tard : Sur une ligne d’horizon un point rouge clignote. La projection apparait entre ciel et mer, à hauteur de regard...
L’horizon du téléscope interroge l’idée d’une projection à hauteur de réel, axant la recherche sur un point de contact entre rêve et réalité. Suivant cette ligne directrice, la vidéo se construit à hauteur de présent, utilisant comme matériaux rushes et prises sonores capturées le long de l’année 2013-2014.
Première partie, La distance, 7mn
Art et multiple, extrait 2014
édition rassemblant l'ecriture du projet
dimensions indéfinies