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Ici, la Sibérie

Ici il y aurait un blanc.

Une neige sensible et absolue

Ici nous serions en Sibérie.

Mer sans empreintes, gitanes sans fard.

Absence immaculée, présence absoute.

 

Nages, plonges ton regard.

Les yeux lavés, le flou que je suis

Terre lointaine, Ailleurs d’Ici

là haut, sur les hauteurs de Djudjura,

je suis le faucon,

je suis l’aigle qui plonge vers sa roche

je suis un Cri

 

Ailleurs.Je serais l’ivresse de celui qui oubli

La terre et son cri,

la rivière voilé de ses déchets procéduriers,

 

je n’entends plus le vent définir les feuilles,

Les chiens aboient, l’arbre fort transformé en maison,

sa sève encolle mes membres

ses papiers tombés sous le poids étrange de l’homme vissé, certain de son pouvoir.

 

Je chois, la plume se meurt.

 

Igor Tchépenkor

le murmure du vent nous sommes,

Barbares floués, notre âme sensible

sensée, air fol

Je parcours les plaines,

arrache aux rocs une poudre ailée

m’ échappe en nuages et retombe en vallée

Je suis le désert,

je suis l’espoir

hiver d’hier, et Valentin du ciel.

Flêche, faucon, je suis les lignes,

trace féconde de cette toile de la mariée,

bleu,

mois d’août

et la perle dans les cheveux de l’enfant né.

 

Je suis l’oiseau bleu prince du désert,

porteur de feu,

des nuits éclairées.

 

Je suis le touaregs,

le Tsar

je suis le roi

 

Alors le vieux pose ça canne,d’un coup fébrile frappe le sol,

pauvre regard flou d’Igor,

et d’un coup sec ramène à l’être le souffle égaré:

 

“Le rêveur s’en va à la dérive. Cette absence est sans loi, cet élan sans persévérance. Ce désir de quitter ce qu’on voit, non recensé. Ce désordre d’altérité, cet élan, imaginé. Tu quittes ce que tu vois, rêveur à la dérive. Les images du parcours oubliés, tu aspires à des images nouvelles. Séduis, ta transe s’échappe à la terre. Ton envol est élan sans retour.”

 

Il frappe de sa prophétie le sol jonché d’écume,

trois coups et une coulée blanche dérive du sommet.

 

“Un vrai poète ne se satisfait pas de cette imagination évasive. Tu voudrais que l’imagination soit un voyage. Chaque poète nous doit son invitation au voyage. Par cette invitation nous recevons en notre être intime, une douce poussée, la poussée qui nous ébranle, qui met en marche la rêverie salutaire, la rêverie vraiment dynamique.”

 

 

la page est maintenant blanche. C’est ici que notre histoire commence.Disparu Igor, trop peu de fils m’attachent maintenant à la vie, plus de sens.Ici, il fait froid. Igor s’allume un feu.

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