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17/12

 

devant la porte
en spectatrice, en paravent
je me souviens
l'attente de cette heure aux lueurs grises
que je suis seule à remarquer
surprise par la demi-obscurité
mes narines palpitent
l'aventure sombre en folie des sens.
je ne vois plus en évidence
le regard est voilé,
dominé par les nerfs,
ce n'est plus moi qui conduis

notre disparition reste factice
je suis assoiffée,je doute de tout
la rue déserte trouble l'heure d'incertitudes
il est trop tard
la cicatrice pourrait se déchirer
les yeux fixés sur l'Arc
je ne veux rien que la Présence

 

l'obstination maladive attache
demain à un autre air

 

18/12

 

Le sommeil n'a rien eu de réparateur
les songes lointains gravent dans l'intervalle le vertige sourd de la peine
sur le pallier sombre,
cerne des passages,
le vent noie mon regard tombé à terre
sans amer je reçois le choc
le reflet de ma constance
verrouille les portes
à bout de force
j'obéis aux vagues
partagée entre un commencement sans nuances
et les fils symétriques d'une grille toujours pressée,
l'escapade forcée face au tumulte vagabond fixe la folie à la terre noire sans l'arracher
Muette, Je vois ce que chacun peut voir
un malaise incrédule isole la fuite du temps
si elle le voulait je ne partirai plus
et la peur oubliée  ranime à présent l'éveil de ne rien comprendre

 

19/12

 

sublimation
le soleil dore cette dernière escale
me voici donc passée à travers le reflet émotif

à l'instant reposoir, l'espoir secret monte
devant la porte un soupir, un poids de moins
charme de l'attente;
nous sommes dans la barque
au pied du ciel serein

je brille, elle s'anime
passagère éclairée et désintéressée
droite, le regard fixe, sa voix calme quitte sa cape
avant d'avoir eu le temps de me reconnaître
Nous parlons le langage du message
je lui livre le poignet,
signale l'ancre preuve du Cri
conscience invisible
témoin de la Lettre Marine

la durée d’une danse
j'entends seulement
mon rêve soufflé l'air immobile

à voix très basse,
je dépose une carte
rêveuse de conserver ainsi toujours
la vision des horizons bleus

 

20/12

 

Une question de relativité:
un mal de mer en ascenseur
m'attire, puis m'éloigne
me réclame
désir malade
monter pour redescendre
naturel renversement
là, face au dessin de la vapeur voilé
l’usage du monde me pèse
parlez moi pierres si je vous écrase trop

l'influence de la mer
se montre par intervalle

je n'entends plus le bruit déchirant du retour
illusion de mes sens usés
je ne veux rien que voir l'envers
voudrais traverser la porte du vague
mais mon cri couvre seulement le bruit du vent toujours courant
indifférent à la distance solitaire

 

21/12

 

rideaux d'opium, nuage invisible de poudre,
arrache le souffle à l'équilibre de la voix
distraction songeuse, escapade inutile,
chasse l'énergie embarquée sous le poids des nuages
les voiles chamarrées, chapelles des pêcheurs
élève la route dans l'espace du nez
le tumulte vagabond du vent éphémère retire à la nef
l'élan du courant
l'heure de l'abdication approche
et je revois par intervalle la rive consacrée
la conduite impure de la dérive
leurrée par un vice de plus en plus visible
me fait espérer un autre air
un poids de moins qui vivifie
sentir l'air salin infusé dans mes veines
dans un retour au sommet des songes de l'Enfance
 

 

22/12

 

conserver la vision passée
naviguer sur le pont de la transgression
reliant le fil au premier arche
loin, très loin d’ici
puis beaucoup plus près
dansant dans l'air salin de l'impression
au dessus de tous, là-haut
ton pas de fox trot sur les rives de l'ailleurs
m'emmène plus loin que le jour vers le rire cristallin


 

 

23/12

 

La source semble épuisée, tarie,
et les mots ne se donnent plus, restent figés
incapable du mouvement de l'envol,
je regarde avec une loupe grossissante
brode autour de cet unique bloc
des lettres prises au scalpel raisonnant
je reviens à l'essence, au noyau,
alors que résonne encore sur le crépis de la chambre
le cri de l'arrachement maternel
sur les galets de l'entre deux
l'étau du mot devient torture,
et la confiance en la lettre seule croyance
pour maintenir encore un peu
l'apnée de l'hiver à la surface créative
d'un élan synthétique à la dérive


 

 

24/12

 

je joints les mains
guérie puisque je suis là
souhaitant rester élevée jusqu'à nouvel ordre
à travers l'espace
conduite, dirigé par l'ensecret
je veux apprendre la légèreté
les rôles sont renversés
je ne suis pas libre encore
souhaitant retrouver
la confiance assurée
par mes fils argentés


 

 

25/12

 

le même passage
aux souvenirs d'ivresse
l'illusion féerique est ici d'apparence calme
indifférente
la fenêtre est ouverte
l'heure présente ses instants de silence
sous le nez,
quiétude d'un paysage de soie
Ailleurs, librement
on imagine quelques étoiles
un rayon de bonheur
vainqueur
est là immobile


 

 

26/12

 

sur la route
les points de ressemblance changent
j'aurais besoin de l'Etre, encore
vivre tout de suite, agir sans but
décrocher les signes dérivatifs
du désir de l'Ailleurs
décommander l'imagination besogneuse
qui donne au voilier l'élan de l'espoir
dans la nécessité du courant
éloigne-toi, laisse-moi pile électrique
cours rejoindre l'impure
fais-moi oublier
le souvenir du voyage renversé
ébloui par les lumières
accompagné par ce rire
sans le voir
plus jamais
l'effort d'équilibre
recommence
à travers le miroir
brisé par la manie empirique
aux accents de vérité


 

 

27/12

 

des voix
dans l'échos poreux

du rire

des garçons de café
j'ai deux oreilles,

l'une enregistre,

la seconde transforme
les portes sont ouvertes
sur le vertige
un score qui augmente
dans les grandes lignes droites

si rares des montagnes du cap
je barricade les portes,

mais un homme sort quand même du maquis

affaiblis par la distance du rétroviseur arrière
La route élève l'esprit vers l'ailleurs
dans l'ivresse des virages au sortir de l'ombre


 

 

28/12


quelques fils argentés tapissent l'étendue
d'un chandail de laine
un trait de lumière sépare la mer des montagnes floutées
dans cet inframince s'anime le souvenir des fous
l'ile flouée flotte au dessus de la mer
soutenue par ce filament rappelant le croissant


 

 

29/12


la hache de l'avant veille sépare en deux
l'alliance lunaire de l'annulaire
devant ces mêmes juges passeurs de l'autre rive
au souvenir confus par la vapeur du tulle
le pêcheur de la lettre marine, langue espérante des souffleurs de feu
parle du gardien du palais japonais
qui tire les ficelles de la recherche du nez
lui manie sur le lion sont faisceaux de soleil
dans la dialectique de l'odeur de l'heure immobile
la canne est au poète l'apnée explorante
des mystères d'amiante qui donnent au cap
l'éclats des diamants que seul voit l'oeil flou


 

 

30/12


le vent se montre par intervalle
évolue fait danser les ombres
isole le marin qui ne partira pas
l'air fol voudrais rentrer
presse la porte
incapable de s'attacher
répond à la plainte
je m'y accroche
comme à la voix apaisante
du murmure insensé


 

 

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