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A l'enfant qui voulait naître
On a demandé de croire
A-t-il trop cru alors
Car avant même d'être
Il a rejoint cette Force
Qui guide l'espoir

Après l'errance de son deuil
Le nouveau mort en linceul
La femme seule a retrouvé le lieu
Dans la lumière de Lourmarin
Là où rêve encore Camus

Sur le lichen pastel de la stèle
Lasse des cartes, a ouvert son jeu
Et l'encre qu'elle croyait bleue
Perlait rouge de terreur
Sur le sol encore lys
De la nouvelle demeure

Les voix autour d'elle
L'ont conduite à la pineraie
Sa plaie fermée à jamais
Par un fil d'or, huit points
Que les idées libératrices ont ôté
Telle l'âme délivrée
De sa mue morte, desséchée

C'est avec le printemps
Que la femme emportée
S'éloigne de l'Arrière-pays
Où l'Etre remis
N'a plus de fleuve à traverser

Thé infusé
Dans l'eau du Léthé
Soulage les cris
De l'enfant allaité
Qui a besoin d'oubli
Je suis, au fil de l'eau
Le courant que tisse l'Ancien
Dans les eaux troubles de temps confus
Je m'éloigne de la peine, aveuglée par le Cri
Et des tourments qu'appelle Aporie
J'entends dans mon sang l'énergie de l'avant
Retrouvant l'appui de La canne
Ancre éphémère du passeur
Qu'élève le chant de l'oiseau rieur
Vers l'autre rive du royaume chimérique
Conduit ma barque dans la science du chemin
Cette illusion d'apparences confuses
L'homme en devenir a percé de sa lame
Et le voile pourpre de la scène ainsi entaillé
A mis à nu ces deux principes que tout oppose
Dont notre homme aveuglé a saisit l'essence
Son regard aiguisé seul capable de transformer
L'image en magie, l'issue tragique en comédie
Et sur le fil du rasoir prêt à couper
Choisit son troisième oeil ouvert
de ne pas succomber au vertige
La tête tournée vers l'or et le paradigme
D'un repos sacré aux couleurs orangées
Magicien caché
Jouant l'ombre de nos corps
Soufflant dans nos coeurs
L'échos de notre mort
Derrière la glace invisible
où se perd notre reflet
Répondant à nos signes
Par la girouette reposée
Là où l'anagramme donne l'essence
Je suivrais le sens donné
J'irais traverser sur le fil balancier
Pour retrouver l'autre rive, enchantée,
Car d'adam et d'awa je suis née
Pour recueillir le fruit
De l'île verte devenue rouge
Prêt à nourrir ma faim
Je pense au sol
Qui retient mon corps
Que retient la Terre
Que retient Néant
Néant embrasse mon coeur
Porté dans un doux mouvement

L'ancre qui m'inscrit
Suspendue par le vide
Balance devient
L'ancre berce la balle
Et l'écume de cette barque
Réveille mon désir
Du vouloir-vivre
ranimé
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