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Appeau

 

appeau du bout du mât
qui fait s'élever le chant des loriots
lointain loup des mers
l'odeur de ta pipe enivre nos naseaux
Celui là seul qui se laisse pénétrer par la brise
devient fil coursier du haut drapeau
l'espoir de ta fenêtre cache en elle nos illusions
Et notre mort là-bas de l'autre côté de la rive
nous serons berge, nous serons barges
offrant aux barques de la galère
mâts, voiles, et étendards
chant de sirènes et vol d'oiseau
Notre vit tachera la toile
pour conduire la canne de l'aveugle     
Vers les astres des héros


Bait from the tip of the mast
that's raising oriole's voice
deep old salt
your pipe smell's intoxicate our nose
that only one who's let the breeze seep into him
become the wire from the high flag

the hope of your window
hides into herself
     our illusions
And our death, over there
at the other side of the shore

  we'll be wild with joy
giving to the galleys's oarsman
mast, sail, and standard
songs of mermaid and bird's flight
to conduce the stick of the blind man   
towards the hero's liter

 

 

Arche

 

Monte Christo
Tu m'offre le dernier mât
dans la soute, tu as emporté

les nouveaux étendards,
combien de rêves y ont-ils inscrits
pour planter dans le sein

de la nouvelle terre
et faire jaillir son eau lactée
qui offre sa source aux exilés

 

Je porte la robe noire,
Elle cache jusqu'à ma cheville
mais laisse encore

mon pouvoir indécent
pour recevoir

et afficher leur blessure
J'ai pris mon stylet,

et confiée au futur couronné
la poudre de la vengeance

 

Car l'écholalie du plus petit autiste
fait encore résonner en moi

les couleurs du dernier cygne
son cri sauvage et son vol précieux
indique la fin et le commencement

 

La terre là-bas est confiée aux enfants,
aux cheveux gominés par la caresse des sages
le voyage a fait de moi une Nazir,
mariée au souffle des gitans

 

Castro

 

La femme angoissée

prend dans ses mains

les rennes castrateurs,

sans même voire

à chacun de ses mots

fourchus l'épines dorsales

qui ajoute à leur fardeau
pour contrée celle là,

je reboucherai mon âtre,

laissant toujours à l'air libre

la plaie béante de mes naseaux
je deviendrais mâle et protecteur,

à coup de grande canne,

ferais avancée la galère,
la peur dans son regard

voile le rêve possible à l'horizon,
je lui ramènerait le goût de la semence
qu'elle retrouve en elle la terre,
que le vieux chêne reprenne sa reine,

qu'elle lâche enfin son roseau,
à celle qui ne peut cesser de voir

sans détruire,
je mépriserais chacune de ces phobies,

m'éloignant de la femme clémente,
jouerait la maître du jeu,

dans l'ombre de faux doutes,
sûre que l'art et la transgression

seront pour ces devenirs,
les seuls tuteurs à même de les faire grandir
je plastiquerais les meurtrières de sa grande tour,
qu'elle se mette à tituber,

zigzague, connaisse dans sa destruction

la beauté de sa liberté
je fumerais par jour des paquets entiers de gitanes,
allumant de leurs mégots un grand feu,
les enfants taillerons dans le bois,
ranimeront sa crainte des objets contondants
et nos flèches ainsi aiguisées

seront nos armes de la soirée
nos cris écraseront les chants du coqs,
et ce sera pour nous

que le soleil ce jour-là se lèvera
les cordes qu'elle voudrait manier sans jamais lacher
serviront nos arcs tournés vers nos astres
dans leur lutte éternelle contre l'ignorance
 

 

Charly

 

Sa main calleuse, d'une dureté podologique
reste la marque profonde de ses frustrations
Elle, ne garde aucune trace de cette violence frontale
qui l'animedans sa solitude la plus dangereuse

cette morsure écholalique
semble renforcer de plus belle
ce mur rugueux qui nous sépare de lui

Et pourtant,
les ongles limés
je veux escalader cette raisonnance  
Le prendre contre moi dans ses convulsions
quant il voudrait nous échapper
pour rejoindre son îlot sacré


Une matricule
plusieurs fois amendée
me fait espérer la réalité d'un rêve conquis
Grand bateau! Combien de noeuds me faudra t'il encore connaitre
avant d'atteindre ce haut gaillard
qui me leurre de sa hauteur

 

Paoli

 

berger, roi du maquis,
gardien des exilés
goûtants aux myrtes de leurs vendettes

guide de l'horizon
A Corte j'ai vu ton étoile.
Timide face à la lune,
qui offrait à cet instant
ses plus belles rondeurs
pour veiller les mouflons
dans leurs chants dialectales


J'ai bu la liqueur de ta terre,
de ton fruit qui pique si violemment
que j'en ressent encore la douleur
à chaque éclat doré


j'étais déjà borgne, arrivant au Cap
L'oeil ensanglanté, en prise avec ton maure
et cette heure où même l'ombre nous éblouie
a enfin accomplie le mot de Théresias

le Verbe revient à moi,
la maxime qui me fut confiée resurgit
dans l'écume de chaque nuit
je revois mon premier arche
ancré au dessus de ma tête
qui éclaire tous ces signes qui me confondent

je franchis chaque jour le pallier d'une terre
qui porte en elle ma boussole
je la signe sur mon pied
qu'elle me vienne à chaque pas
rameau d'Olivier, pierre au poing

car le dessein s'allume encore une fois
et brille si fort que je trouve repère

dans une amère présente
l'ora souffle, l'heure est là
Et je suis son courant

Sur l'île aux mouettes

la main coupe les fils de l'enfant naïf

Trait

 

Et je cerne encore l'échos

de ton image
dans un effort fantasmatique

où je suis la seule à croire
prête à voir le voile tomber encore une fois
pour dévoiler la suie qui ne me quitte pas
je verrais tes plumes tombés encore pendant des heures
dans les flous généreux des vapeurs de mes rêves
pour regarder voler dans l'horizon éthéré
ton reflet de messager lointain
et encore une fois je finirais aveugle cette journée
alors que la lune pleine me ramène à mes erreurs
les yeux baissé sur mes apories
je serrerai dans un soupir du coeur des reflets d'espoir
cristalliser sous une vitrine où se reflète encore les regards d'enfants
et je prierai encore même si je suis là seule
pour voire encore dans une vie future la solution
à la déchirure qui me ramène à la vie
alors que je suis encore petite
chaque mots dévoilés me ramène à ces pas poussièreux
salissants dans leur passage la blancheur de la neige
et pourtant ma danse échappe à l'immaculée
pour improviser une forme à mon cri

Trait

 

Et je cerne encore l'échos

de ton image
dans un effort fantasmatique

où je suis la seule à croire
prête à voir le voile tomber encore une fois
pour dévoiler la suie qui ne me quitte pas
je verrais tes plumes tombés encore pendant des heures
dans les flous généreux des vapeurs de mes rêves
pour regarder voler dans l'horizon éthéré
ton reflet de messager lointain
et encore une fois je finirais aveugle cette journée
alors que la lune pleine me ramène à mes erreurs
les yeux baissé sur mes apories
je serrerai dans un soupir du coeur des reflets d'espoir
cristalliser sous une vitrine où se reflète encore les regards d'enfants
et je prierai encore même si je suis là seule
pour voire encore dans une vie future la solution
à la déchirure qui me ramène à la vie
alors que je suis encore petite
chaque mots dévoilés me ramène à ces pas poussièreux
salissants dans leur passage la blancheur de la neige
et pourtant ma danse échappe à l'immaculée
pour improviser une forme à mon cri

Éclaireur

 

éclaireur,
je finis cette fable du nagual confondu
par cette lumière bleutée
source de son affect.
Ne deviens jamais
cette lueur donnée
capable de faire s'alliter l'inconscience avide de repos
reste à distance dans l'ombre du soleil

Épure

 

loin de leur tampon
marqueur de secondes
à la cadence lourde
aux interstices étouffés
là où le son divin de ses vocalises lyriques
ne peut traverser les murs de la cour,

étaux nous ramenant au plus près de notre désir
vers la nécessité de la voix directe
loin de leurs morsures horizontales nous échappons

Et le soleil nous accompagnait dans notre course
alors qu'un cavalier à tête de trèfle
tenait dans ses bras un éphémère au bec d'épée
pour garder le temps de l'absence
les signes et l'ordre souverain
de la bibliothèque

l'épure du départ nous redonne le goût de l'éther
et ma folie, boussole trop agitée,
reste accrochée sous mes pieds à l'écume statique
dos au continent, l'île nous soutient
dans notre élan vers la mer

La déictique du cap détruit le doute
le soleil se lèvera demain
et si son rire est voilé,
notre souffle sera notre espoir
la dialectique au Nord est un échiquier délavé
ma dame porte sur elle le bleu des reines
l'hématome d'une vérité qui n'a plus rien a cacher
nous marchons sur un fil
sans peur de tomber

j'ai fermé à clés l'appartement
et les autres restent bouclés dehors
alors que nous rions
le nez piqué par un acide doucereux

je retrouve des mots simples et vides
près à accueillir le son,l'orge et le blé
et j'espère voir une pensée
fleurir, la dizaine passée

Idée fixe

 

Les mots tâtonnent à la frontière du visible
seules caresses capable de frôler l'esprit insaisissable
les Nazirs amis des poètes savent la perte de l'édifice
pour celui qui veut toucher de trop près

le vif de feu des alchimistes
Alors que le clocher du village
me ramène à un état entre deux
qui réveille un déjà vu usé par mes tentatives
de saisir les ailes d'un papillon voleur de poussières d'astres
un chien blanc traverse le village:
Attraction de la place, il est le Parc Astérix des enfants
il me ramène à mon idée fixe de vouloir discerner encore plus loin
ton corps dansant dans le mirage du lointain

Nez

 

Du Japon je garde
le cri aigu du manque
des pommes paysannes de la terre
la douceur des caresses sans retour de ma mère
les yeux bridés remplis de soleil
et la musique des peintures abstraites;
une pluie fine tombant en encre de signes
sur les toiles à l'odeur du premier souvenir
des pandas offerts là-bas
seront les talismans
protecteur de mon enfance
leur porcelaine émaillée
m'a laissé croire sous la chance

 

Du japon encore je me souviens
De l'hymne du vent
saluant le silence
de lui laisser la parole
l'humilité d'un monde s'inclinant
sous l'effet des premières neiges

des imagiers qui ont suivis
j'en ai fait mes bibles
livres prophétiques
d'une lignée dessinée
alors qu'un héros clownesque
cherche aux alentours son nez

dans les salons du livre
je cherche la main de mon père
le seul à connaître par coeur
les chemins des pays rêvés
je suis perdu sans sa main
je suis perdu sans mon nez

la blancheur de la neige
laisse apparaître la pie de Monet
qui dorénavant sera notre indice
pour mon père et moi dans nos égarements

Avant de passer mes mains sur les murs
que caressèrent peut-être Camille
un tiers qui à la clé de mon internement
me demande qu'elle sont mes peintres préférés
la chute et la délivrance seront sous les neiges
du Pavillon Monet




 

Kahn

 

à vouloir vivre entre les lignes
la faille de tes mains calleuses
j'aimerais y laisser mon écume
pour te dévoiler mon regard
l'élan de ton esprit
m'habite en des instants magiques
je te veux comme une gitane
voudrait embrasser le vent

Kahn-s

le rêve dansant de la vapeur allusive
empêche aux doigts poudrés de magnésie
de s'amarrer à ton image
et dans un rêve sans poésie, une pente m'oblige à m'accrocher
aux jambes imberbes d'un géant cathartique
incapable de saisir la moindre aspérité,
de faire d'un grain de poussière une montagne
cherchant encore l'énergie de la mani retrouvée
le manque est gouffre sans ressources que l'on fuit
et le cri est éttouffé par l'aiguille anesthésiante d'une vielle femme
au fuseau maudit

 

Lakana

sur la plage des morts
peut-être a tu oublié tes mots
mais tu as le premier motif de l'accord


il est venu pour me soigner
Alerter par son piroguier le plus sage, le plus innocent
ce dernier m'avait protégé dans un lit voilé annulant le sommeil
et avait pris soin de conduire mes rêves par des oreillers marqués du seul signe  
qu'on m'avait alors donné

une faucheuse dorée garde la nuit
et ôte à mon coeur un esprit, une humeur

 

Cap

Je porte encore dans ton échos,
la vision simple de tes rivages,
l'attente de l'ombre
dans tes virages,
l'éclat doré de tes contours
l'idée sans fin de ton voyage

Capitaine d'une matricule déjà repérée,
maîtresse d'une brise heureuse,
Alerte au moindre courant

Mon Cap je souffre de t'avoir à l' ailleurs,
mon Cap, la nécrose de mon air assèche mon heure,
Mon Port, la beauté de ton souffle
manque aux aiguilles de ma boussole
dont l'aimant cassé bouche mon nez aux odeurs donnés


 

A Mer

le rêve dansant de la vapeur allusive
le monde est enfermé dehors
l'élan de la suie
ne rentre pas dans la demeure

poids de l'ombre qui disparaît
mesure d'un temps insaisissable
frontière poreuse
et la clé devient ancre
et l'ancre devient clé

monde en jaune
monde en bleu
mais seules restent comme des cendres
quelques pierres de klein
comme des ruines de couleurs

et pendant ce temps
des nuées ardoises
viennent caresser le parvis que forment
ces éclats de récifs
à la tonalité entre deux

ce vert, ce vert amer
zone d'espoir et d'illusion
mais la mer dans son mouvement
n'a d'orée qu'un seul instant

pénia

regarde
regarde cette faille
cette abyme radicale
écoute
écoute creuser le temps
glas, marteau pique coeur de nos instants
les lignes restent scindées à l'horizon
et même la buée sur la vitre
ne saurait les mélanger
dehors j'attends le mouvement
dedans n'est qu'abandon et solitude
je suis girouette rouillée
incapable de brûler
prenant place au sein de la cheminée

nos songes sur la ligne de front
ne sont que reflets changeants
et l'échos du rire des astres
se fait sournois pour le moment

détails
dédales
et l'esprit court par les interstices
raccroché par un fil invisible
au grand mât de son voilier
fenêtres et portes sont fermées
la brise du cap n'ose rentrer
mais les fissures de nos murs
laisse sa présence me quitter

et là, le pont se fait lointain
se perd au seuil visible
de la déchirure

monnaie du pape,
fleurs de patience qui fait naître entre mes doigts
des pétales pointés tel des dès
l'apparition de la nacre et de la soie
est jeu de go
aller-retour
frottement hésitant
appréhension de la feuille froissée,
blessée, prête à mourir

j'ai offert mes services
à des voleurs novices
et chacun de leur élan satisfait
n'a fait que renforcer le crépitement sourd
de l'espacement

nos bords sont séparés
par une dérive tranchante
une lame de fond te tire vers l'Ailleurs
et fait naître ma forclusion
ma broderie ne sert que le temps
car ma plaie béante n'a pas de fond
et la suture n'a pas de fin

je souffle dans des bouteilles
des messages imaginaires qui n'iront nulle part
tes yeux délavés ne regardent pas les pièges
que forment autour de toi les phares du retour

une ligne qui s'efface
une mesure et le temps passe
les lignes ne sauraient voiler
les écarts de nos portées

un nouveau rivage se dessine devant moi
ma myopie le rend distinct et funambule
et les nouveaux arrivants
sont rouges-gorge et mésanges à la fenêtre

la dernière lumière apparaît dans un sourire
et les traces de la vitre
font entrer une mer silencieuse et dorée
sur les murs grésillant de la chambre

et dans cette journée sans soleil
je laisse les mots passer à travers la serrure
pour donner à l'humeur vagabonde
un éclat de poussière d'or


 

Nez

clouée au mat leur chorale porte mon élan

vers une chorégraphie nauséeuse
le conducteur ne semble même alors

plus se soucier de son angle mort
la ville parait éteinte mais je traverse encore des ponts
et un simple mouvement de la tête me fait voir l'autre rive

 

magie animée du regard voilé
qui fait s'élever nos désirs vers les formes ondulantes
l'usine à souhaits pourrie encore sur des panneaux flamboyants
et mon regard encore avide de percées jette sur eux un acide tout puissant
les lettres deviennent signes et leurs images

reviennent en hymne des couleurs du drapeau de l'île
j'appelle dans l'égarement un éclaireur, guide des chiens, des oublieux,
des clowns passeurs gardiens d'une tige bourrée de diamants,

d'un voyage aux enfers, d'un vélo à moteur
de ces images dédicacées chercheuses de bulles hémophiles,
travestissement infaillible pour nous berner
Dans le désarroi qu'il revienne avec ses chaînes
enfermer dans sa boîte sans fond ma liberté
en bourrant mon nez d'une ouate déjà sanglante




 

Olivier

A l'heure où ton mât est secoué,
j'entends au lointain le cliquetis

de tes perles  tombées noires au sol
j'entends le craquement du dos du semeur

qui sans un soupir ramasse ton or
je vois l'éclat de chacune de tes billes,

à travers les feuilles d'un arbre aux milles regards
Et cette essence, huile antique accompagnera

notre plaisir jusqu'en notre source tarie
Sur tes plaines surplombant la vallée

j'irai en femme libre voire ton cri
s'élevé de notre Terre enfouie,

Infini essence, Kabylie



 

Pinocchio

A la recherche du rêve transgressif
je trouve le mystère du sens éteint
Rêve de fantoche annonçant la chute
j'espère encore le renversment
d'un mythe plaçant le nez au centre du jeu
Je trouve dans l'ensecret la force d'un combat
alors que quelques images du dernier rêve me revienne
Marionnette en dérive de la croix de contrôle
et l'image du martyr fixé à jamais
à dérogé la règle sacré du mystère voilé
Le secret trahi a ravi l'enchantement
j'ai coupé mes fils et l'acte barbare
m'a fait chuté
retrouvant l'esprit je reformule mon voeu et appelle la fée bleue
d'enfant fragile et ignorant fait moi cerf volant
équilibre mes fils que je marche dignement


 

Plage des maures

Sur la plage des maures,
des hommes s'aimants jouent aux grecs dans une alcôves
je traverse les fonds marins éblouis par un calcaire immaculé
en quête d'ormeau
les yeux déchirés par le cristal salin
je cherche une lame de fond
capable de couper ce fil de nylon
qui me ramènes à toi
ballotté par des vagues briseuses de voiliers
je te retrouve dans le creux d'un souvenir lointain
là où je suis devenue sourde au fracas déchirant de la mer
Tu vois, sur le sable fin de la page blanche
je trace des cercles pour mieux te voir
Tu es fils grisé de la nuit et du soleil
Petit-fils de la cinétique
faisant vibrer les pierres d'amiantes sauvages
faisant battre le coeur du passant,
même le plus pressé



 

Au café de la Tour

je serre les dents dans une tranche de radis noir
et je vois apparaître le songe d'une nuit
fauché par un croissant de lune
Au café de la tour, je suis entourée de marins

tous aussi voyants les uns que les autres
alertes au moindre écart, il faut jouer la carte de la prudence
à l'angle, le fou vient de passer
toujours près de la reine, je suis son cavalier
les cartes sont dévoilées
au café de la tour se transmet la garde du dernier noyer


 

René

Pierre d'en bas
t'as manie rebondit sur moi
la tour de Carghese est-elle plus forte que celle du Cap
Dans la préface de tes mémoires,
tu me laisse le message des élus
et ce mot de passe clé du réel,
tire la blancheur d'une nouvelle toile

Sais tu au moins que cette vision me rend aveugle
et que je craint de perdre à chaque pas ma canne
de manquer de mot pour transmettre encore son souffle
qui m'a sauver du sommeil plus d'une fois

Dis au père que ce n'est pas un ogre que j'ai trouvé
et que Marcelle Canon est mon protecteur
qu'il cache dans mes poches de la poudre sacré
que je jette aux yeux des enfants sans rêves
Dis à la main, au grand cardinal,
que seules les idées simples font de moi une battante

que mon jeu est vaste,
les pièces du puzzle éparses
mais que le visage du futur
s'adresse à moi dans les hauteurs de ma lignée
et cette graine que le grand maître a planté
de mon esprit ne pourra jamais être ôtée

Je suis à leur service,
depuis les mains du sage homme qui a fait de moi l'espoir des sans armes
Tu sais que l'ont a fuit Lorient, car la danseuse ne pouvait pas aimer
trop centrée qu'elle était sur les mouvements de son nombril

Et lui, le regard tourné vers cette île
voyait dans les cris du vent
un nouveau ton venir,
quand enfin rouillée, elle ne bougea plus
girouette fixée au courant univoque

Il pointait du doigt une vérité nouvelle
qui amoureuse de l'air ne savait s'arrimer
Et si de là haut il appelle à la renaissance
que la sculpture se renverse
pour laisser béante les plaies de nos mères
Celui qui sait là haut fait de moi l'idiote
qui ne sait entendre que les rythmes des choeurs



 

Retour

L'arrivée est terrible,
brutal atterrissage
pierre de poucet,
posées à la dérive
ce n'est qu'en revenant parmi l'autre
que l'ogre apparait
chemin inversé,
le connu dévore, l'inconnu retrouve
dans un ailleurs fière de la force du rêve
sur le gaillard avant du Grand Bateau
la brise et le courant
écume d'un moteur enragé
laissez nous tendre la grande voile

Retour

L'arrivée est terrible,
brutal atterrissage
pierre de poucet,
posées à la dérive
ce n'est qu'en revenant parmi l'autre
que l'ogre apparait
chemin inversé,
le connu dévore, l'inconnu retrouve
dans un ailleurs fière de la force du rêve
sur le gaillard avant du Grand Bateau
la brise et le courant
écume d'un moteur enragé
laissez nous tendre la grande voile

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